1 128 726 d’enfants de moins de cinq ans et près de 605 119 femmes enceintes ou allaitantes souffriront probablement de malnutrition aiguë entre juillet 2023 et juin 2024 dans 122 zones de santé analysées
sur les 519 totales en République démocratique du Congo (RDC), selon une étude effectuée par le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).
Parmi ces enfants, indique l’IPC, plus de 250 000 seraient gravement malnutris et nécessiteraient une prise en charge urgente. Il s’agit d’une couverture partielle du pays qui donne une image de la sévérité de la malnutrition aiguë dans les zones de santé les plus affectées en RDC.
« Les résultats de la période actuelle – juillet à décembre 2023 – de l’analyse, coïncidant avec une baisse de la malnutrition aiguë, montrent que 31 zones de santé (ZS) présentent une situation nutritionnelle sérieuse (Phase 3) et six autres une situation critique (Phase 4) », lit-on dans le rapport publié en janvier.
Entre janvier et juin 2024, période projetée de
l’analyse, une détérioration significative de la situation nutritionnelle serait observée : ainsi, trois ZS en situation Sérieuse (Phase 3) en période courante basculeraient en phase critique (Phase 4) tandis que six zones de santé resteraient en situation de malnutrition aiguë critique (Phase 4) pour totaliser neuf ZS en situation Critique (Phase 4) sur cette période projetée.
De plus, 15 zones de santé en alerte (Phase 2) tomberaient en situation Sérieuse (Phase 3) tandis que 25 zones de santé resteraient en situation de malnutrition aiguë Sérieuse (Phase 3) pour totaliser 40 zones de santé en situation Sérieuse (Phase 3), sur cette période projetée, si des mesures adéquates d’atténuation des facteurs aggravants de la
malnutrition ne sont pas prises dans ces différentes zones de santés.
Les facteurs aggravants de la malnutrition aiguë varient d’une zone de santé
à l’autre. Cependant, pour les zones de santé classées en phase Sérieuse et plus (Phase 3
et Phase 4), les causes principales.
Parmi ces causes, on note la faible qualité de l’alimentation en raison des mauvaises pratiques alimentaires des enfants (ANJE), l’insécurité alimentaire aiguë, les prévalences élevées des maladies infantiles (paludisme, infection respiratoires, maladies diarrhéiques), les mauvaises conditions d’hygiène (inaccessibilité à des installations d’assainissement adéquate), le très faible accès à l’eau potable et les effets négatifs de la situation sécuritaire qui engendrent des déplacements massifs de population.
« Aux vues de la situation nutritionnelle critique, il est prioritaire de mettre en œuvre des actions urgentes et adaptées », précise IPC, qui est une initiative multipartite innovante visant à améliorer l’analyse et la prise de décision en matière de sécurité alimentaire et de nutrition dans le monde.