Le gouvernement congolais a menacé de reconsidérer ses relations diplomatiques avec l’Ouganda si aucune clarification officielle et publique n’est apportée sur les déclarations controversées du général Muhoozi Kainerugaba, commandant en chef de l’UPDF (armée ougandaise). Cette mise en garde a été exprimée ce jeudi 9 janvier par la ministre d’État aux Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, lors d’un briefing de presse conjoint avec le ministre de la Communication, Patrick Muyaya, et le porte-parole des FARDC.
Les propos du général en question
Sur les réseaux sociaux, le général Muhoozi avait déclaré : « Je vais donner un seul avertissement à tous les mercenaires blancs opérant dans l’Est de la RDC. À partir du 2 janvier 2025, nous attaquerons tous les mercenaires dans notre zone d’opérations. »
Ces propos, publiés le 16 décembre 2024 sur son compte X (anciennement Twitter), ont provoqué une vive réaction de Kinshasa, qui les considère comme une menace directe à la souveraineté congolaise.
La position de Kinshasa
Pour la ministre congolaise, ces déclarations erratiques sont inacceptables :
« Si ces propos continuent sans clarification officielle et publique des autorités ougandaises, nous devrons reconsidérer notre partenariat et nos relations. Nous avons clairement exprimé notre désapprobation et nous sommes prêts à en tirer les conséquences nécessaires. »
Kinshasa a également rejeté la réponse ougandaise selon laquelle les propos du général Muhoozi n’engageraient que lui-même. Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a dénoncé une attitude irresponsable :
« Ces déclarations nuisent aux efforts de stabilité dans la région. Nous ne pouvons pas accepter des réponses bureaucratiques prétendant que cette personne n’engage personne d’autre. »
Un contexte régional tendu
Cette polémique s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes dans la région des Grands Lacs, marqué par l’implication du Rwanda dans les activités des rebelles du M23 à l’Est de la RDC. Le gouvernement congolais a insisté sur la nécessité pour ses partenaires, y compris l’Ouganda, de bannir ce type de communication publique, qui complique les efforts pour résoudre une crise déjà complexe.
Kinshasa a exhorté le gouvernement ougandais à apporter une réponse crédible et à prendre ses responsabilités face aux déclarations de ses hauts responsables militaires.