Lors d’une réunion extraordinaire de l’Assemblée parlementaire Afrique-Union européenne, tenue ce mercredi 5 février à Bruxelles, la ministre des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo (RDC), Thérèse Kayikwamba Wagner, a vivement dénoncé la situation sécuritaire dramatique qui prévaut à l’Est du pays.
Dans son intervention, elle a dénoncé une attaque planifiée contre Goma, accusant les forces rwandaises d’être directement impliquées. Selon elle, la ville est assiégée, privée d’infrastructures essentielles et coupée du reste du monde, tandis que la communauté internationale reste passive face aux souffrances des populations civiles.
« Goma est une ville assiégée, coupée du monde par une attaque méthodique, pensée pour infliger le maximum de souffrances. L’eau et l’électricité ont été ciblées, les routes principales bloquées, et même l’espace aérien verrouillé. »
La ministre a également dénoncé le bilan humain en constante aggravation, évoquant un carnage ignoré par la communauté internationale.
« Il y a une semaine, on parlait de 300 morts, puis 700… Aujourd’hui, nous dépassons les 3 000. Et face à cela, le monde se tait. »
Kayikwamba Wagner s’est indignée face à l’annonce d’un « cessez-le-feu humanitaire » par le M23, la qualifiant de déclaration absurde au vu des crimes commis.
« Comment peut-on parler d’humanité avec les mains encore trempées du sang des innocents ? »
La ministre a rappelé les initiatives du gouvernement congolais, notamment le déploiement des forces armées et les tentatives de dialogue avec les communautés locales. Cependant, elle a insisté sur l’urgence d’un soutien logistique et financier de la communauté internationale pour espérer rétablir la paix.
Cette réunion de haut niveau a permis à plusieurs représentants africains et européens d’exprimer leur solidarité avec la RDC. Toutefois, les appels à l’action restent timides, laissant le peuple congolais face à une crise humanitaire qui s’aggrave chaque jour.
Rédaction
