Réunis à Dar es Salam, en Tanzanie, les Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) ont tenu un sommet conjoint consacré à la crise sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Face à l’aggravation du conflit, marquée par l’occupation de Goma par les rebelles du M23, Kinshasa exhorte à l’application immédiate des résolutions prises.
Des engagements fermes pour la souveraineté de la RDC
Dans un communiqué officiel, Kinshasa salue l’unanimité des décisions adoptées par les dirigeants régionaux. Celles-ci réaffirment « le respect de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de la RDC » et annoncent des mesures concrètes pour le retrait des forces étrangères non invitées.
Le gouvernement congolais voit dans cette déclaration un pas décisif vers l’élimination de toute présence militaire étrangère non autorisée, particulièrement celle des troupes rwandaises (RDF) et de leurs alliés.
Des mesures immédiates exigées
Dans l’urgence de la situation, Kinshasa appelle à l’application sans délai des mesures suivantes :
- Un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel ;
- L’acheminement rapide de l’aide humanitaire, ainsi que l’évacuation des blessés et le rapatriement des dépouilles ;
- La sécurisation des axes routiers et lacustres essentiels ;
- La réouverture sans délai de l’aéroport international de Goma ;
- La sécurisation de Goma et de ses environs.
Par ailleurs, la RDC insiste sur l’importance des processus de Luanda et de Nairobi. Kinshasa exige la mise en œuvre du plan de neutralisation des groupes armés, notamment les FDLR, et le retrait des forces rwandaises conformément aux accords de Luanda. Il appelle également à la reprise des consultations prévues dans le cadre du processus de Nairobi.
Une guerre d’information en toile de fond
Alors que Kigali intensifie sa propagande, Kinshasa dénonce les tentatives de manipulation visant à détourner l’attention des véritables causes du conflit. Pour le gouvernement congolais, la crise actuelle ne relève pas d’une question ethnique, mais constitue une violation flagrante de la souveraineté et de la sécurité nationale.
Face à l’occupation de Goma et aux massacres perpétrés par le M23 avec l’appui des forces spéciales rwandaises, Kinshasa alerte sur la catastrophe humanitaire en cours. Des milliers de morts et de blessés sont déjà recensés, tandis que la ville est asphyxiée. Dans cette urgence, la diplomatie congolaise redouble d’efforts pour mobiliser un soutien international et obtenir une sortie de crise.