La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) a annoncé, jeudi 13 février 2025, une intensification de ses actions de protection des civils en Ituri. Cette décision fait suite à une montée alarmante des violences, notamment après une attaque meurtrière du groupe armé CODECO ayant coûté la vie à plus de 80 personnes dans le territoire de Djugu.
Une riposte immédiate face à l’horreur
Dans la nuit du 10 au 11 février, une attaque brutale a visé plusieurs villages, plongeant la province dans le deuil. Selon la MONUSCO, les assaillants de CODECO ont utilisé des armes blanches, une tactique qui retarde l’alerte et complique l’intervention des forces de sécurité. Les Casques bleus, une fois déployés, ont échangé des tirs avec les miliciens, mais les dégâts étaient déjà considérables : des dizaines de morts, des habitations incendiées et des milliers de déplacés.
Face à cette situation, la représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC et cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a fermement condamné ces atrocités. « Les attaques ciblant les civils peuvent constituer des crimes de guerre », a-t-elle rappelé, tout en adressant ses condoléances aux familles des victimes.
Un renforcement de la sécurité sur le terrain
Pour prévenir de nouvelles incursions, la MONUSCO a déployé des patrouilles renforcées, notamment dans la localité de Djaiba et ses sites de déplacés. Deux bases opérationnelles temporaires ont été installées dans les villages de Lodha et Aar, en plein cœur du territoire de Djugu, afin de rassurer les populations et freiner l’escalade de la violence.
Tout en collaborant avec les Forces armées de la RDC (FARDC), la MONUSCO rappelle que la paix ne pourra être effective sans l’engagement des communautés locales. Bintou Keita a ainsi exhorté les groupes armés, notamment CODECO et ZAIRE, à respecter leurs engagements dans le cadre du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS).
Un appel à la responsabilité collective
Alors que l’Ituri est en proie à des cycles de représailles sanglantes, la MONUSCO appelle toutes les parties prenantes à faire preuve de responsabilité et d’humanité pour mettre fin aux violences. La Mission insiste sur l’urgence d’un dialogue sincère et d’une implication accrue des autorités congolaises pour restaurer la paix dans cette province meurtrie.