La Première Ministre de la République Démocratique du Congo (RDC), Judith Suminwa Tuluka, a plaidé ce lundi 24 février, devant le Conseil des droits de l’homme (CDH) à Genève, pour l’ouverture d’un couloir humanitaire dans l’Est du pays. Une mesure cruciale, selon elle, pour porter secours aux milliers de déplacés et de blessés pris au piège des violences dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Un plaidoyer face à l’urgence
Lors de son intervention, Judith Suminwa a dénoncé les entraves imposées par les forces rwandaises et leurs alliés du M23/AFC, empêchant l’acheminement de l’aide et l’évacuation des blessés. « Il est impératif de garantir l’accès des humanitaires aux zones de conflit afin de sauver des vies », a-t-elle insisté.
Elle a également alerté sur les risques sanitaires croissants. Privées de soins et de ressources de base, les populations déplacées sont exposées à des épidémies telles que le choléra et la Mpox.
Soutien international en discussion
En marge de son discours, la Cheffe du Gouvernement congolais s’est entretenue avec Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, et Filippo Grandi, Haut-Commissaire aux réfugiés. Ce dernier a exprimé son inquiétude face aux obstacles rencontrés par les organisations humanitaires et a réitéré la volonté du HCR de renforcer son aide.
De son côté, l’Union Européenne a réagi en suspendant ses consultations en matière de défense avec le Rwanda. Olof Skoog, Représentant spécial de l’UE pour les droits humains, a assuré que l’Europe resterait mobilisée pour appuyer la RDC. « Nous sommes l’un des plus grands donateurs humanitaires au monde. Nous ferons tout pour améliorer la situation de la population congolaise », a-t-il déclaré.
Ignazio Cassis, le Chef de la diplomatie suisse, a lui aussi apporté son soutien, appelant à une désescalade des tensions.
Une offensive diplomatique pour la RDC
Après Dar-es-Salam et Addis-Abeba, Judith Suminwa poursuit son offensive diplomatique pour alerter la communauté internationale sur la crise humanitaire qui frappe l’Est congolais. Elle a réaffirmé son soutien à la MONUSCO tout en dénonçant la manipulation des populations par les groupes armés.
La pression diplomatique exercée à Genève pourrait-elle accélérer l’ouverture d’un couloir humanitaire ? La réponse dépendra de la mobilisation des partenaires internationaux et de leur capacité à contraindre les belligérants à respecter le droit humanitaire.