En marge de la 58ᵉ session du Conseil des droits de l’homme (CDH), la Première ministre congolaise, Judith Suminwa, a échangé avec Maxime Prévot, Vice-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, sur la récente décision de l’Union européenne de suspendre ses consultations avec le Rwanda en matière de défense.
Un tournant dans la position internationale
Lors de cet entretien, le diplomate belge a confirmé un durcissement progressif des positions internationales vis-à-vis du Rwanda. « Tout le monde a convergé sur cette question… La communauté internationale, bien qu’ayant tardé à réagir, s’est finalement réveillée », a-t-il déclaré, soulignant le rôle de la Belgique dans ce processus.
Toutefois, la mise en œuvre effective des sanctions a été retardée de quelques jours pour observer l’évolution du cessez-le-feu sur le terrain. Une réunion cruciale est prévue à Harare d’ici la fin de la semaine afin d’évaluer la situation et d’ajuster le calendrier des sanctions en conséquence.
Un message clair à Kigali
Maxime Prévot a insisté sur la détermination de l’Union européenne à condamner fermement l’attitude du Rwanda et ses conséquences dramatiques dans l’Est de la RDC. « Il y a un paquet de mesures prêtes à être activées dans les jours ou semaines à venir », a-t-il précisé.
La RDC exige plus que des condamnations
Lors de son séjour, Judith Suminwa a également rencontré plusieurs ONG internationales de défense des droits humains. Elle a réaffirmé que la simple dénonciation ne suffisait plus et qu’il était temps de passer à des sanctions concrètes.
Dans cette optique, le CDH a décidé de réexaminer le protocole d’accord signé le 19 février 2024 avec le Rwanda, portant sur le développement de chaînes de valeur durables pour les matières premières critiques.
Vers un gel de l’aide européenne au Rwanda ?
Le 13 février dernier, le Parlement européen avait déjà adopté une résolution appelant la Commission européenne, les États membres et les institutions financières internationales à suspendre leur aide budgétaire directe au Rwanda. Il était également demandé d’arrêter toute assistance militaire et sécuritaire aux forces rwandaises, afin d’éviter toute implication, directe ou indirecte, dans les conflits de l’Est congolais.
Face à cette pression croissante, la communauté internationale pourrait enfin franchir un cap décisif dans sa réponse aux tensions entre Kinshasa et Kigali.