À l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, célébrée chaque année le 19 août, Bruno Lemarquis, représentant spécial intérimaire du secrétaire général des Nations Unies et coordonnateur humanitaire en RDC, a exprimé sa profonde préoccupation face à l’indifférence de la communauté internationale. Il déplore l’inaction globale devant la souffrance des populations à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), dévastée par des conflits armés.
Un bilan sombre dans l’Est de la RDC
Dans un climat marqué par l’inquiétude et le désespoir, Bruno Lemarquis a présenté un bilan tragique de la situation humanitaire dans l’Est de la RDC. Entre janvier et juin 2024, six travailleurs humanitaires ont été tués et onze autres enlevés, tandis que plus de 200 incidents ont directement affecté les acteurs humanitaires sur le terrain.
« Malgré la gravité de ces tueries et de ces souffrances, le monde ne s’est pas suffisamment indigné face à cette situation catastrophique », a souligné Lemarquis. Il a également noté que le plan de réponse humanitaire pour 2024 n’est financé qu’à hauteur de 35 %, laissant des centaines de milliers de personnes vulnérables sans aide.
Un désastre humanitaire sans précédent
Le coordonnateur humanitaire a également révélé que plus de 630 civils ont été tués entre janvier et juillet 2024 dans des zones telles que Mambasa et Irumu en Ituri, ainsi que dans les territoires de Beni et Lubero au Nord-Kivu. Ces événements tragiques montrent l’ampleur de la crise humanitaire à laquelle la RDC est confrontée.
En outre, il a précisé que la crise humanitaire a entraîné des déplacements massifs, avec environ 7,3 millions de personnes déplacées en RDC au premier semestre 2024, dont plus de 400 000 nouveaux déplacés depuis décembre 2023. Ces déplacements exacerbent des fléaux comme la violence sexuelle et le recours à la prostitution, touchant particulièrement les femmes et les filles.
L’urgence d’une réponse internationale efficace
Lemarquis a également mis en lumière l’émergence rapide d’épidémies telles que le choléra, la rougeole et la variole du singe dans les zones touchées par les violences, soulignant l’urgence d’une réponse efficace et coordonnée. Malgré cela, il a réaffirmé l’engagement des Nations Unies, des ONG locales et internationales à continuer d’apporter l’aide nécessaire aux populations affectées.
Un appel pressant à la communauté internationale
En conclusion, Bruno Lemarquis a lancé un appel urgent à la communauté internationale, exigeant des actions concrètes pour protéger les individus les plus vulnérables et mettre fin à cette crise qui perdure depuis des décennies. Il a rappelé que la Journée mondiale de l’aide humanitaire, instituée après la mort de 22 travailleurs humanitaires dans un attentat à Bagdad le 19 août 2003, est un moment pour réaffirmer notre engagement envers ceux qui souffrent.