Face à l’échec du sommet tripartite de Luanda, Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018, a rappelé l’importance de revitaliser l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba, signé en 2013. Cet accord visait à éradiquer les causes des conflits dans l’Est de la RDC et à instaurer une paix durable dans la région des Grands Lacs.
L’échec des processus de Luanda et de Nairobi révèle une impasse diplomatique inquiétante, malgré les efforts de l’Angola et des partenaires régionaux. Selon Mukwege, cet immobilisme accentue les tensions et perpétue les souffrances des populations.
Il appelle à une relance urgente de cet accord, qui reposait sur des engagements de la RDC, des pays voisins et des puissances internationales comme l’Union européenne, les États-Unis et la France. Ce cadre avait pour objectif de désarmer les groupes armés et de s’attaquer aux racines des conflits, notamment l’exploitation illégale des ressources et la culture de l’impunité.
Pour Mukwege, des mesures concrètes sont nécessaires : sanctions économiques et politiques contre les États qui violent leurs engagements, dont le Rwanda, et conditionnalité de l’aide internationale. Il insiste également sur la mobilisation de tous les partenaires pour garantir la sécurité régionale et protéger les millions de Congolais affectés par les violences.
Mukwege conclut que le temps des condamnations vides est révolu. Il appelle à des actions fermes et coordonnées pour sortir la RDC de la spirale de conflits et redonner espoir à une population qui endure depuis des décennies.