Goma, RDC — Le ton est monté ce lundi 2 juin. Martin Fayulu, figure majeure de l’opposition congolaise et président de l’ECiDé, a vivement critiqué la présence de Joseph Kabila à Goma, estimant qu’aucune raison — même stratégique — ne saurait justifier une quelconque collaboration avec ceux qu’il accuse d’avoir plongé la République démocratique du Congo dans le chaos.
Dans une déclaration solennelle à la Nation, Fayulu a appelé l’ancien Chef de l’État à quitter immédiatement la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu sous menace rebelle, où Kabila mène depuis quelques jours des consultations citoyennes censées contribuer à une solution de sortie de crise.
« Le seul chemin vers la rédemption de nos erreurs passées, c’est le dialogue, pas la compromission », a martelé l’ex-candidat à la présidentielle, avertissant que l’histoire ne pardonne jamais la trahison, encore moins celle envers la patrie.
Appel à la rupture avec Kigali
Dans la même lancée, Fayulu a adressé un message direct à Corneille Nangaa, ancien président de la CENI, aujourd’hui à la tête de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), groupe politico-militaire allié au M23 et soutenu par le Rwanda selon plusieurs sources.
« Monsieur Nangaa, cessez de livrer notre sol et notre peuple aux forces étrangères. Le sang congolais ne doit plus couler avec votre complicité », a-t-il insisté, l’exhortant à se désolidariser de Kigali, responsable selon lui des massacres dans les provinces du Nord et Sud-Kivu.
Kabila, une présence controversée à Goma
Pour rappel, Joseph Kabila est arrivé à Goma moins de 24 heures après avoir prononcé un discours très critique à l’endroit du régime Tshisekedi, pointant du doigt la mauvaise gouvernance à tous les niveaux.
Depuis son retour, il a engagé une série de consultations avec des acteurs locaux : groupes rebelles, leaders religieux, femmes, chefs coutumiers et cadres de l’Enseignement supérieur. Une démarche que Martin Fayulu considère comme inacceptable au vu du contexte sécuritaire et des responsabilités historiques de Kabila dans la crise actuelle.
Rédaction