Près de 2.500 écoles sont gravement touchées par l’agression rwandaise dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Lors d’un point de presse tenu à Kinshasa le 4 mars 2025, la ministre d’État en charge de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté, Raïssa Malu, a dressé un bilan alarmant de la situation.
« 1,4 million d’élèves sont affectés. Certaines écoles ont été détruites par les bombardements, d’autres sont occupées par des groupes armés. Pire encore, certaines ont été transformées en cimetière », a-t-elle dénoncé.
Face à cette catastrophe, les autorités congolaises tentent de sauver ce qui peut l’être. Des efforts sont faits pour mettre en place un enseignement à distance, mais le défi reste immense. « L’essentiel est d’assurer la sécurité des élèves et des enseignants avant toute réouverture », a insisté la ministre.
Une éducation en ruines
Les écoles encore debout sont en piteux état : tableaux détruits, bancs brûlés pour le chauffage, portes et latrines arrachées. Cette situation anéantit des années d’efforts pour améliorer les conditions d’enseignement.
« C’est extrêmement dur de voir une école détruite, sachant tout ce qu’il faut pour en construire une », a déploré Raïssa Malu, tout en rappelant son combat pour l’enseignement des sciences et des mathématiques en langues nationales, afin de rendre l’apprentissage plus accessible.
La peur entrave la reprise
Si certaines écoles rouvrent progressivement, seuls 50 % des élèves y retournent. La peur reste omniprésente, les parents préférant garder leurs enfants à la maison.
« Au-delà des infrastructures, le plus important, c’est l’enfant. L’impact psychologique est bien plus grave qu’une école détruite ou qu’un banc brûlé. Nous faisons face à un double crime », a-t-elle conclu.
Le gouvernement congolais appelle la communauté internationale à un soutien urgent pour restaurer l’accès à l’éducation et protéger l’avenir des enfants du Kivu.