Dans un effort de protection des ressources naturelles face aux pillages des groupes armés, le gouvernement congolais a officiellement classé « Rouge » plusieurs sites miniers sous occupation rebelle dans l’Est du pays. L’arrêté, signé le 12 février 2025 par le ministre des Mines, Kizito Pakabomba, concerne notamment les zones de Rubaya (territoire de Masisi) et de Nyabibwe (territoire de Kalehe). Cette mesure, valable six mois, interdit toute exploitation et commercialisation des minerais issus de ces régions.
Un embargo contre le financement des groupes armés
La décision du gouvernement repose sur des rapports accablants, notamment celui du Groupe d’experts des Nations unies publié en décembre 2024. Ce document établit clairement l’implication du Rwanda dans l’exploitation illicite des minerais via le groupe rebelle M23/AFC. Kinshasa accuse ces activités de financer directement la guerre et d’aggraver l’instabilité sécuritaire.
En réponse, l’arrêté interdit formellement toute transaction liée aux minerais extraits des zones classées « Rouge ». Le gouvernement entend ainsi couper les sources de financement des groupes armés et empêcher que ces minerais ne se retrouvent sur le marché international sous une fausse certification.
Vers une surveillance accrue des circuits d’exportation
Les autorités congolaises prévoient également de renforcer les contrôles en s’appuyant sur des audits indépendants menés par des organismes internationaux comme l’ONU, l’OCDE ou la CIRGL. L’objectif est d’empêcher la contrebande et d’assurer une plus grande transparence dans la filière minière congolaise.
Au-delà de cette interdiction, Kinshasa espère mobiliser la communauté internationale pour imposer des sanctions aux réseaux impliqués dans ce trafic illicite. Cette décision marque une volonté ferme de protéger la souveraineté économique du pays et de mettre un terme à l’exploitation illégale des ressources qui alimente les conflits dans l’Est de la RDC.