Plus de 100 morts, 4 000 disparus, des civils traqués : le gouvernement congolais dénonce une offensive meurtrière de l’armée rwandaise et du M23 dans l’Est du pays.
Une nouvelle escalade dénoncée par Kinshasa
Dans un communiqué officiel publié mercredi 14 mai, le gouvernement de la République démocratique du Congo hausse le ton contre Kigali. Signé par le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani, le document accuse l’armée rwandaise et les rebelles du M23/AFC de commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité dans les territoires qu’ils occupent à l’Est du pays.
Un bilan humain alarmant
Le gouvernement évoque un lourd tribut payé par les populations civiles : 107 personnes auraient été tuées, plus de 4 000 hommes et jeunes garçons enlevés, sans aucune nouvelle de leur sort. Le communiqué dénonce également des exécutions sommaires, des viols, des actes de torture, des pillages, l’occupation de structures sanitaires ainsi que des restrictions à la liberté de circulation.
Accusations d’épuration ethnique
Autre point préoccupant : l’installation sur le sol congolais de familles rwandaises munies de cartes d’identité de leur pays d’origine. Kinshasa y voit la preuve d’une stratégie d’épuration ethnique et de repeuplement orchestrée par Kigali, régulièrement dénoncée mais jamais interrompue.
Des civils pris pour cibles
Entre le 10 et le 13 mai, des opérations militaires ciblées auraient été menées par les troupes rwandaises à Goma, dans le territoire de Nyiragongo et de Masisi, notamment dans les quartiers de Ndosho, Mugunga, Lac Vert, Katoyi, Majengo, Sake et Kimoka. Les victimes seraient des civils soupçonnés à tort d’appartenir aux FDLR, aux FARDC ou aux groupes armés Wazalendo.
Violation du droit international
Selon Kinshasa, ces exactions constituent une violation grave des textes internationaux, dont la Charte des Nations Unies, l’Acte constitutif de l’Union africaine, la Convention de Genève sur les réfugiés et la Résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU. Le gouvernement dénonce également des persécutions visant des personnes réfugiées, dans les zones actuellement occupées.
Un contexte diplomatique fragile
Ces graves accusations interviennent alors même que les négociations entre le gouvernement congolais et la rébellion du M23/AFC ont repris à Doha, au Qatar. Malgré une déclaration conjointe signée il y a deux semaines, les discussions n’ont encore débouché sur aucun engagement concret.