Kinshasa, 29 juillet – Le gouvernement congolais a accusé ce lundi le Rwanda de mener des attaques de brouillage et d’usurpation d’identité (spoofing) affectant les zones de vol dans la province du Nord-Kivu, notamment autour de Goma, Beni, Butembo, Kibumba, et Kanyabayonga.
Dans un communiqué officiel, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a souligné que ces actes compromettent gravement la sécurité du transport aérien civil, posant des risques significatifs pour tous les vols, y compris ceux des compagnies aériennes commerciales. Il a également averti que ces interférences mettent en danger les missions humanitaires essentielles menées pour soutenir les populations locales, victimes des violences perpétrées par les troupes rwandaises sur le territoire congolais.
« Une enquête technique réalisée par les services compétents a confirmé que ces brouillages sont l’œuvre des Forces de défense rwandaises (RDF) et de leurs alliés, les terroristes de l’AFC/M23 », a déclaré Patrick Muyaya dans le communiqué. Cette investigation a été corroborée par des rapports d’acteurs internationaux opérant sous mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies, ainsi que par des organisations non gouvernementales internationales.
Ces rapports ont démontré que des interférences dangereuses ont été observées dans les systèmes de positionnement global (GPS) des avions, ajoutant à la gravité de la situation.
« Le gouvernement de la République condamne fermement ces actes, qui constituent des violations graves du droit international, comparables à l’usage d’armes de guerre contre des cibles civiles », a déclaré Patrick Muyaya. Il a ajouté que ces actions illustrent le mépris avéré du Rwanda pour le droit international et la protection des vies civiles.
En réponse à ces attaques, Kinshasa a saisi les instances régionales de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), demandant des sanctions appropriées.
Cette situation rappelle des incidents passés, notamment en août 1998, lorsque Kigali avait utilisé un avion privé pour attaquer la base militaire de Kitona, violant ainsi les règles de l’aviation civile. De nombreux observateurs accusent également les dirigeants rwandais d’avoir abattu l’avion du président Juvénal Habyarimana, entraînant la mort de ce dernier et de son homologue burundais.
Le gouvernement congolais continue de solliciter le soutien de la communauté internationale pour mettre fin à ces actes d’agression et garantir la sécurité des vols civils et des opérations humanitaires dans la région.