Lors d’une session d’urgence tenue ce dimanche 26 janvier 2025 au Conseil de sécurité des Nations-Unies, Thérèse Kayikwamba, ministre d’État et ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC), a exigé des mesures concrètes contre l’agression rwandaise et le soutien du Rwanda au groupe armé M23, responsables de l’insécurité persistante à l’Est du pays.
Un appel à des sanctions économiques et politiques
Représentant le gouvernement congolais, Mme Kayikwamba a demandé l’imposition immédiate d’un embargo total sur les exportations de minéraux étiquetés rwandais, notamment le coltan et l’or, utilisés pour alimenter les conflits dans la région. Elle a également plaidé pour que le statut du Rwanda en tant que contributeur aux missions de paix de l’ONU soit révoqué.
« Il est inconcevable qu’un pays qui participe aux missions de paix des Nations-Unies soit le même qui attaque des soldats de la paix et alimente des groupes armés sous embargo comme le M23 », a-t-elle déclaré avec fermeté.
Contrôle des armes et respect de la souveraineté
La cheffe de la diplomatie congolaise a exhorté le Conseil à instaurer un régime de notification stricte pour toute vente ou transfert d’armes au Rwanda, afin de s’assurer que celles-ci ne soient pas utilisées pour soutenir des groupes armés. « Chaque jour de retard alimente l’agresseur et affaiblit les principes qui fondent cette organisation », a-t-elle insisté.
Elle a également rappelé que l’inaction du Conseil de sécurité face à la crise en RDC risque de plonger le pays et toute la région dans un chaos durable.
Un appel à l’action urgente
Dans un discours empreint de détermination, Thérèse Kayikwamba a mis en garde contre les conséquences de l’indifférence internationale :
« Ce Conseil ne peut se contenter de simples déclarations de préoccupation. Son mandat est de protéger la paix et la sécurité internationales, et de défendre la vie humaine sans distinction. »
Elle a conclu en appelant à une mobilisation immédiate des instruments prévus par le Chapitre VII de la Charte des Nations-Unies pour garantir la souveraineté et la sécurité de la RDC :
« L’histoire se souviendra des décisions prises aujourd’hui. Le peuple congolais, par sa résilience et sa dignité, continuera à se battre pour la paix et un avenir prospère. »
Ce plaidoyer s’inscrit dans une lutte acharnée menée par la RDC pour mettre fin à l’exploitation illégale de ses ressources naturelles et à l’instabilité chronique qui gangrène l’Est du pays depuis des décennies.