Kinshasa, 19 décembre 2024 – Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l’ONU le 17 décembre, la ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC), Thérèse Kayikwamba, a appelé à des sanctions ciblées contre la coalition RDF-M23. Elle a également plaidé pour un renforcement du mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), afin de protéger les civils et préserver la paix dans la région des Grands Lacs.
« Le temps des discours est révolu. Des actions concrètes s’imposent », a déclaré Kinshasa dans cette correspondance, dénonçant l’attitude intransigeante du Rwanda.
Le Rwanda au cœur des accusations
La RDC reproche à Kigali de conditionner la signature d’un accord de paix à des négociations directes avec le M23, une démarche jugée contraire aux avancées réalisées dans le cadre du processus de Luanda. Ce processus incluait notamment :
. Le cessez-le-feu instauré en août,
. Le Mécanisme de vérification Ad hoc lancé à Goma en novembre,
. L’accord sur le désengagement des forces rwandaises signé le 25 novembre.
Selon la RDC, ces efforts sont compromis par le soutien continu du Rwanda au M23, accusé de violations graves du droit international humanitaire et d’attaques répétées contre les Casques bleus de l’ONU.
Un bilan humanitaire alarmant
Les violences perpétrées par le M23 ont entraîné le déplacement massif de populations et un nombre croissant de victimes civiles dans l’est du pays. Kinshasa appelle le Conseil de sécurité à agir immédiatement pour éviter une escalade de la crise.
Renforcer le mandat de la MONUSCO
Outre les sanctions contre les dirigeants du RDF-M23, la RDC demande un renforcement du mandat de la MONUSCO. Ce renforcement permettrait :
. De surveiller et documenter les violations transfrontalières imputées au Rwanda,
. De mieux protéger les civils dans les zones affectées par le conflit.
Échec du sommet tripartite de Luanda
La RDC a également exprimé sa frustration face à l’échec du sommet tripartite de Luanda, qu’elle attribue au boycott du Rwanda. Cet échec a aggravé la situation sécuritaire et humanitaire dans la région, selon Kinshasa.
Avec cette lettre, la RDC espère mobiliser la communauté internationale pour prendre des mesures fermes et accélérer les efforts de stabilisation dans l’est du pays.