Alors que les consultations pour la formation d’un gouvernement d’union nationale débutent ce lundi 24 mars, le Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila se désolidarise de cette initiative du président Félix Tshisekedi.
Un rejet catégorique
Dans un communiqué signé par son coordonnateur Raymond Tshibanda, le FCC avance trois raisons principales pour justifier son refus de participer à cette démarche.
D’abord, le FCC remet en cause la légitimité des institutions issues des élections récentes, dénonçant un processus électoral entaché de fraudes et d’irrégularités. Le regroupement politique estime que ces consultations, censées reposer sur le respect des institutions établies, sont biaisées dès le départ.
Ensuite, le FCC considère qu’un gouvernement d’union nationale ne saurait résoudre la crise actuelle. Contrairement au président Tshisekedi, qui voit dans cette crise une dimension sécuritaire, le FCC y perçoit avant tout les conséquences d’une mauvaise gouvernance marquée par un pouvoir « dictatorial et asocial » ayant fragilisé la cohésion nationale.
Enfin, le FCC s’interroge sur l’opportunité de ces consultations alors que d’autres initiatives existent déjà, notamment le Pacte pour la paix porté par la CENCO et l’ECC, ainsi que les processus de Nairobi et de Luanda soutenus par plusieurs organisations régionales et internationales. Selon le FCC, cette nouvelle initiative du président congolais ne serait qu’une tentative de court-circuiter ces efforts en cours.
Une volonté de riposte face aux agressions
Pour Félix Tshisekedi, la formation d’un gouvernement élargi vise à renforcer l’unité nationale face aux agressions étrangères, en particulier celles attribuées au Rwanda. Reste à voir si cette initiative réussira à rallier l’opposition ou si elle accentuera les divisions politiques déjà profondes.