Les tensions entre le ministre d’État en charge de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, et les syndicats des magistrats semblent désormais appartenir au passé. Lors d’une réunion tenue ce jeudi au Conseil supérieur de la magistrature, réunissant les magistrats et le ministre d’État, ce dernier a annoncé que cette rencontre avait permis de résoudre les différends.
« Nous avons arrondi les angles. Nous nous sommes accordés pour suivre la ligne des réformes voulues par son excellence Monsieur le Président de la République, qui souhaite que notre appareil judiciaire soit profondément réformé afin que la justice soit réellement rendue en faveur du peuple congolais », a déclaré le ministre à la presse à l’issue de la réunion.
Des Malentendus Dissipés
Les syndicats des magistrats avaient précédemment dénoncé ce qu’ils qualifiaient de « provocation et humiliation » de la part du ministre d’État lors de ses interventions médiatiques, où ils étaient présentés comme les seuls responsables des dysfonctionnements du système judiciaire en RDC, tels que décriés par le Président de la République. Ils avaient également reproché au ministre de mener des réformes de manière unilatérale, sans concertation avec les principaux acteurs du secteur.
Cependant, lors de la réunion dirigée par le président du Conseil supérieur de la magistrature, il est apparu qu’il n’existait pas de conflit fondamental entre le ministre d’État en charge de la Justice, les membres du Conseil supérieur de la magistrature, et les magistrats en général. Il s’agissait plutôt de « quelques malentendus », a précisé Constant Mutamba.
Engagements pour une Justice Réformée
Les deux parties se sont accordées sur la nécessité de procéder à des réformes du système judiciaire en RDC, en mettant l’accent sur une lutte rigoureuse contre la délinquance économique et financière qui gangrène le pays. Elles ont également convenu que ces réformes se dérouleraient « désormais dans un climat d’harmonie parfaite » et que toutes les questions liées au secteur de la justice seraient désormais discutées dans ce cadre de concertation.
Mercredi 21 août, le président du Conseil supérieur de la magistrature, Dieudonné Kamuleta, avait déjà tenu une séance de travail avec les syndicalistes, au cours de laquelle il avait rappelé à l’ordre les magistrats ayant utilisé les réseaux sociaux pour exprimer leurs revendications. Après ces deux réunions au Conseil supérieur, seul l’avenir pourra dire si la hache de guerre entre les magistrats et l’autorité politique de tutelle est réellement enterrée.