Le gouvernement britannique a annoncé qu’il ne verserait plus aucun paiement au Rwanda après l’abandon de leur accord sur les migrants. Cette décision fait suite aux récentes déclarations de Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, qui a affirmé que Londres avait demandé discrètement à Kigali de renoncer au paiement restant, estimé à 50 millions de livres sterling (environ 64 millions de dollars), invoquant la « confiance et la bonne foi ».
Une rupture de confiance entre Londres et Kigali
Face à ce refus, Kigali réclame désormais le règlement de cette somme, accusant le Royaume-Uni de trahir ses engagements en suspendant une partie de l’aide au pays. Cependant, un porte-parole du gouvernement britannique a confirmé dans un communiqué qu’aucun paiement supplémentaire ne serait effectué et que le Rwanda avait accepté d’y renoncer.
Cette querelle intervient après la décision du Royaume-Uni de mettre fin à son aide bilatérale au Rwanda, à l’exception des programmes destinés aux populations les plus vulnérables. Cette mesure a été justifiée par les accusations portées contre Kigali de soutenir le groupe rebelle M23, actif dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Des tensions croissantes sur le rôle du Rwanda en RDC
Le gouvernement rwandais, qui a toujours nié tout soutien au M23, se montre de plus en plus défensif, affirmant devoir répondre à une « menace existentielle » près de ses frontières, en référence aux milices génocidaires. Pourtant, selon les experts de l’ONU, entre 3 000 et 4 000 soldats rwandais seraient présents dans l’Est de la RDC.
Malgré ces tensions, Kigali insiste pour que Londres respecte ses engagements financiers. Yolande Makolo a déclaré que le Rwanda allait « assurer le suivi » des paiements en souffrance, estimant que le Royaume-Uni y était « légalement tenu ».
Un projet avorté sous Starmer
Le projet d’expulsion de migrants vers le Rwanda, initié en 2022 par l’ancien gouvernement conservateur, avait déjà coûté 240 millions de livres sterling (environ 310 millions de dollars) au Royaume-Uni avant d’être abandonné par le Premier ministre Sir Keir Starmer. Dès son arrivée au pouvoir en juillet 2024, Starmer avait qualifié ce programme de « mort et enterré », soulignant son inefficacité et son coût excessif pour les contribuables britanniques.
Un porte-parole du gouvernement britannique a réaffirmé cette position, expliquant que le ministre de l’Intérieur considérait ce partenariat comme un « gaspillage d’argent public » et qu’il ne serait pas poursuivi.