Sur instruction du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, une session extraordinaire du Sénat s’est ouverte ce mardi 4 février sous la présidence de Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge. Convoquée conformément à la Constitution et au règlement intérieur de la Chambre haute, cette session est consacrée à l’examen de la situation sécuritaire à l’Est du pays ainsi qu’à la nomination de deux juges à la Cour constitutionnelle.
Une situation critique à l’Est du pays
Dans son allocution, le président du Sénat a dénoncé l’occupation d’une partie du territoire congolais par le Rwanda, à travers les forces du M23/AFC. Il a rappelé la nécessité pour le Parlement de jouer pleinement son rôle afin d’apporter des solutions concrètes à cette crise.
Sama Lukonde a rendu hommage aux victimes des violences dans la ville de Goma, dénonçant des « actes ignobles » qui violent la souveraineté nationale. « Plus de 900 corps ont été recensés dans les morgues des hôpitaux de Goma. Le nombre réel de victimes est sans doute bien plus élevé », a-t-il déclaré, condamnant la passivité de la communauté internationale face à cette tragédie.
Un complot contre la RDC ?
Le président du Sénat a également évoqué les enjeux économiques derrière cette guerre. « Depuis son indépendance, notre pays est la cible d’un complot international motivé par la convoitise de ses richesses naturelles. Cette bénédiction est devenue une source de conflits qui refont surface à chaque moment clé de notre évolution politique », a-t-il déploré.
Face à cette crise, Sama Lukonde a réaffirmé l’engagement du Sénat à soutenir les actions du Chef de l’État et à réfléchir aux meilleures stratégies pour une sortie de crise durable.
Une Commission mixte pour des solutions diplomatiques
Dans cette optique, une Commission mixte Assemblée nationale-Sénat a été mise en place. Elle regroupera les commissions Défense et Sécurité, Relations extérieures, ainsi que Genre et Famille, et aura pour mission de proposer des solutions diplomatiques et politiques pour résoudre cette crise.
Sama Lukonde a encouragé les sénateurs à participer activement aux travaux de cette commission, soulignant que cette crise affecte chaque Congolais, indépendamment de sa province d’origine.
Un huis clos pour débattre des stratégies
À la suite d’une motion de la sénatrice Vicky Katumwa, les débats sur la situation sécuritaire se sont poursuivis à huis clos. Cette décision, adoptée à l’unanimité, vise à préserver la confidentialité des discussions sur les stratégies de défense nationale.
Cette session extraordinaire du Sénat marque ainsi une étape clé dans la mobilisation des institutions congolaises face à la crise sécuritaire dans l’Est du pays.