Lubutu, Maniema – 1er avril 2025 – La crise sécuritaire dans l’est de la République Démocratique du Congo prend une nouvelle tournure dramatique. Plus de 20 000 déplacés en provenance de Walikale ont été recensés à Lubutu, dans la province du Maniema, fuyant les exactions des rebelles de l’AFC/M23.
Un exode massif sous la menace des combats
Depuis plusieurs semaines, l’avancée des rebelles dans le territoire de Walikale (Nord-Kivu) a provoqué un afflux incontrôlé de civils vers Lubutu. Familles entières, femmes, enfants et personnes âgées ont parcouru des dizaines de kilomètres à pied, souvent sans vivres ni assistance.
« Nous avons tout laissé derrière nous. Les rebelles ont attaqué notre village et nous avons fui sans rien », témoigne Jean-Pierre, un déplacé arrivé à Lubutu avec sa famille.
Une crise humanitaire qui s’aggrave
L’arrivée massive des déplacés met une pression énorme sur les infrastructures locales. Lubutu, une localité aux moyens limités, peine à assurer un accueil digne aux nouveaux arrivants. Manque de nourriture, pénurie d’eau potable et absence de soins médicaux menacent d’aggraver la situation.
Les autorités locales et les ONG humanitaires tentent de coordonner les secours, mais les besoins dépassent largement les capacités d’intervention. « Nous avons besoin d’une aide d’urgence, notamment en vivres et en abris temporaires », alerte un responsable humanitaire sur place.
L’inaction face à une menace persistante
Pendant ce temps, les combats entre l’armée congolaise (FARDC) et les rebelles se poursuivent à Walikale, laissant craindre une nouvelle vague de déplacés. Le gouvernement congolais, tout en condamnant les attaques de l’AFC/M23, tarde à proposer une réponse efficace pour protéger les populations civiles.
Face à cette crise qui s’aggrave, la population de Lubutu lance un appel urgent à l’aide humanitaire et à une action militaire renforcée pour sécuriser Walikale et permettre un retour des déplacés dans leurs villages.